Pour sa troisième exposition à Albarrán Bourdais Madrid, Angelika Markul présente son nouveau projet filmique, « Haunted House », qui explore le château médiéval de Fougeret, largement reconnu comme l’endroit le plus hanté de France. Le film est accompagné d’une nouvelle série de sculptures en cire inspirées de la faune du film, prolongeant ainsi la projection dans l’espace physique.

Avec cette nouvelle installation, Markul poursuit son exploration de thèmes tels que la mémoire des lieux, le temps, la création et la destruction, mêlant science et fiction pour construire des mythes qui interrogent les questions fondamentales. Le film invite le spectateur à errer dans les couloirs d’un château mystérieux, ravivant les peurs et les fantasmes de l’enfance : un monstre caché sous le lit, une paire d’yeux qui nous observe dans l’obscurité de la nuit, mais aussi un amour soudain pour une grenouille, ou l’espoir désespéré de croiser un lapin pressé.

Les maisons hantées, réputées garder la mémoire de ceux qui les ont traversées, ont inspiré d’innombrables histoires de fantômes. En utilisant le cinéma — le plus spectral des médiums — Markul tisse des liens entre passé et présent.

À la manière d’un conte, « Haunted House » explore l’intérieur d’un monde merveilleux peuplé de mythes et d’êtres fantastiques. Est-ce la demeure d’un prince transformé en monstre, attendant que l’amour vienne le libérer de sa malédiction, ou le lieu de repos d’une princesse vouée à un sommeil éternel ? De nombreuses possibilités oniriques se révèlent à travers des angles de caméra affranchis des lois de la gravité, plaçant le visiteur au cœur de la fable qui se déploie sous ses yeux.

Les images sont accompagnées d’une composition musicale de Wojciech Puś, faite d’une symphonie de grillons ou de la mélodie d’un piano enchanté — imaginée et jouée par Angelika Markul elle-même lors du tournage. La bande-son évoque la coexistence de la peur et de l’émerveillement, caractéristiques des errances imaginaires de l’enfance, et invite à s’abandonner à un univers onirique et multisensoriel.

Avec « Haunted House », Markul construit un monde mystique qui réunit l’audiovisuel et la sculpture, les créatures imaginaires et l’espace matériel, le rêve et la réalité, immergeant le visiteur dans le royaume fantastique de l’enfance.